Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait.
(Devise du peintre Nicolas Poussin [1594-1665])

Comment me motiver pour étudier avec plaisir

La motivation, c’est cette force interne qui nous pousse à agir et nous entraîne dans la vie sans pour autant que les raisons en soient toujours claires à nos yeux. La motivation oriente l’attention vers des personnes, des situations ou des tâches particulières. La motivation est la source d’énergie qui nous permet de mener une tâche à bien. Elle est étroitement associée à sa personnalité et à son histoire propre.

En ce qui concerne les études universitaires, la motivation est associée à l’orientation vers un domaine d’études précis, à un projet conscient et volontaire, à l’engagement dans l’effort d’apprendre, à la discipline qu’on s’impose pour atteindre ses buts, à la persévérance face aux difficultés et aux échecs qu’on rencontre.

La motivation est un facteur crucial de la réussite à l’université. La motivation soutenue pour des études supérieures dépend de plusieurs facteurs. Certains sont personnels, comme les buts qu’on s’est fixés, la valeur que ces études ont à nos yeux, nos expectatives quant à la réussite, notre volonté, notre discipline, notre persévérance. D’autres sont liés à l’environnement d’études, comme la qualité de l’enseignement, les exigences du programme, les perceptions et les attentes des professeurs, les relations entre pairs, les ressources disponibles, les politiques d’accueil, d’encadrement et de soutien aux étudiants. Alors qu’on n’a pas le contrôle de cette seconde catégorie de facteurs, on peut toujours agir sur les premiers.

Les avantages de bien gérer sa motivation

  • Donner un sens personnel à ses études
  • Éprouver de l'intérêt et du plaisir à étudier
  • Améliorer la qualité de ses apprentissages
  • Persévérer face aux difficultés

Motivation intrinsèque, extrinsèque, d'accomplissement

La recherche sur ce qui motive les étudiants distingue trois grands types de motivation :

  1. La motivation est dite intrinsèque quand c’est dans l’exécution de la tâche elle-même qu’on trouve plaisir et satisfaction. Apprendre quelque chose par la lecture, dans un cours, par imitation, par essai et erreur, peut être un plaisir en soi. C’est le type de motivation le plus favorable à la mémorisation de connaissances, à la curiosité, à la recherche et à la créativité. Il est associé en général à un apprentissage réel, durable, orienté vers le sens et la compréhension en profondeur.
  2. La motivation est dite extrinsèque quand c’est le désir d’obtenir une récompense sans rapport avec la tâche, ou la peur d’une conséquence fâcheuse, qui est la principale source d’énergie. Faire plaisir à ses parents, avoir un bon « job », faire carrière dans une profession qui paie bien, obtenir du prestige et des honneurs, ou au contraire avoir peur de décevoir, d’échouer, de rester un quidam, sont des motivations externes à l’activité d’apprentissage proprement dite. Ce type de motivation est peu favorable à un apprentissage de qualité. Il est associé en général à un mode d’apprentissage superficiel, volatil, orienté exclusivement vers le passage des examens et l’obtention du diplôme. La motivation par la crainte est à l’origine également d’une bonne dose de stress.
  3. La motivation est dite d’accomplissement quand le désir principal est de démontrer sa valeur personnelle dans la maîtrise d’une matière spécifique. Obtenir des résultats élevés, exceller dans un domaine, être reconnu par ses pairs, aide au maintien de sa discipline personnelle, soutient son effort et sa persévérance. C’est un type de motivation qui nous pousse à obtenir des résultats supérieurs tout en favorisant un apprentissage de qualité. On tire son plaisir de la satisfaction anticipée d’atteindre ses buts, mais attention à la perversion de l’effort pour l’effort.

Motivation et buts personnels

On apprend plus facilement quand on aime ce qu’on apprend et comment on l’apprend. Les chances de réussir sont maximales quand on sait avec précision ce qu’on veut, où, quand, comment et pourquoi, que le but de ses études a du sens, que la vision de son avenir est claire, qu’on a fait un choix de carrière qui convient à ses intérêts et à ses aptitudes, que ces études sont la priorité dans sa vie actuelle et qu’on croit fermement qu’on va réussir.

Comme le plaisir et la passion sont de meilleurs guides que l’argent et la célébrité, on a tout intérêt à écouter ses désirs profonds, ses rêves, ses ambitions.

Mais on doit faire preuve de clarté et de réalisme dans le choix de son but final, comme acquérir une connaissance précise des carrières offertes par le domaine, et s’imaginer dans l’exercice de la profession choisie. Explorer l’information disponible et obtenir le maximum de données sur les exigences en terme de compétences explicites et implicites de la profession envisagée. Lire sur la profession, rencontrer des gens du métier, ne pas idéaliser. Confronter les contraintes inhérentes à la profession avec ses préférences, ses désirs et ses goûts. Faire le bilan de ses compétences actuelles et de celles qu’on devra développer. Consulter les services d’orientation (ils ont des informations et des tests de compétences).

Même chose pour les buts intermédiaires, comme viser des résultats réalistes mais ambitieux pour chaque cours et choisir un cheminement dans le programme compatible avec ses autres occupations, comme la famille et l’emploi. Concevoir son apprentissage de façon proactive, ne pas attendre ni dépendre des professeurs pour planifier ses activités d’études. Rédiger ses intentions et établir la liste personnelle de ses objectifs d’apprentissage prioritaires, tout en tenant compte des exigences du programme d’études. Penser à un système autonome et personnel de vérification de ses connaissances, pour juger de son efficacité. Allier motivation intrinsèque (plaisir, sens, passion, amour) et accomplissement (recherche de l’excellence). Réduire les motivations extrinsèques, particulièrement celles qui ont une incidence négative sur sa santé, comme la cigarette, le café, l’alcool.

Motivation et attitudes face aux difficultés

On n’a pas toujours le pouvoir d’accommoder la réalité à ses vœux. Mais on peut toujours changer sa façon de la percevoir et d’y réagir. De façon bien naturelle, on a tendance à fuir les tâches déplaisantes et les situations problématiques. On peut les ignorer jusqu’à ce qu’elles nous sautent dans la face, on peut les fixer avec des solutions à rabais qui ne règlent rien et ne font qu’aggraver le problème, on peut en reporter la résolution de jour en jour et vivre avec un nuage noir dans la tête, on peut se plaindre et se faire plaindre. Ou on peut les confronter d’emblée en les considérant comme une occasion de développement personnel.

Il y a toujours une façon positive et optimiste de considérer la situation. Un cours ennuyeux : je lis au lieu d’écouter. Un travail de session exigeant : je cherche un sujet qui va m’intéresser au plus haut point. Un échec : je l’analyse pour en identifier la cause et changer ma stratégie d’études. Trop de travail : je réfléchis à mes priorités. Sentiment d’être isolé : je me rallie à un projet d’équipe. Un exposé à faire qui m’intimide : je me concentre sur la clarté du message…

Et surtout, gare aux pensées défaitistes, à l’autocritique, à la culpabilisation.


Réalisation de Mimi Cummins.