Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément.
(Boileau. L’art poétique, 1674)

Comment mieux communiquer mes idées

Je tiens compte des attentes du destinataire : plus les attentes sont claires, plus la communication sera adéquate. Me mettre dans la peau de mon interlocuteur, comprendre son point de vue, connaître son cadre de référence est une condition essentielle de la qualité de ma communication. Quand je connais en détail les critères de réussite d’un travail, il m’est plus facile de vérifier si j’y réponds complètement et, le cas échéant, de faire les réajustements nécessaires. Sur le plan professionnel, quand les mandats qui me sont confiés sont clairs et les critères de satisfaction connus, il m’est plus facile d’ajuster mes démarches, ou au pis aller, d’être en mesure de justifier pourquoi ils n’ont pas tous été remplis. Sur le plan des études universitaires, c’est en général le professeur qui est le destinataire final du travail : vouloir lui expliquer que moi, je me comprends, ce n’est pas un excellent argument pour le convaincre de la qualité de mon travail.

Je construis ma communication par ensembles et sous-ensembles : les meilleures idées ne viennent pas spontanément. Leur mise en forme non plus. J’ai en général une idée globale de ce que je veux exprimer. Là où ça se gâte, c’est dans le passage entre cette vision générale et la rédaction phrase à phrase du texte. Le sentiment de chaos initial est une condition normale de toute écriture d’ordre explicatif et scientifique. De la même façon que dans un casse-tête on commence par les coins, puis les bordures et les pièces qui sont facilement identifiables, on peut élaborer sa communication en dégageant d’abord toutes les idées qu’on veut exprimer (les pièces du casse-tête), puis en les classant par catégories et sous-catégories (idée directrice et idées principales, idées secondaires), puis en développant chacune de ces idées (énoncé de l’idée, faits, arguments, exemples, opinions, etc.), ensuite en les articulant les unes aux autres avec les connecteurs les plus appropriés (transitions), et enfin en rédigeant l’introduction et la conclusion.

Le traitement de texte sur ordinateur offre un avantage incontestable sur les autres instruments d’écriture. En mode plan, il me permet de constituer et de faire évoluer mes idées et mon plan en même temps que je collecte les informations qui alimenteront le travail final. Il facilite la simultanéité de deux procédés d’écriture généralement difficiles à concilier : l’expression des idées telles qu’elles émergent spontanément et leur organisation dans un plan progressif. Il m’évite surtout les retranscriptions si pénibles dans l’écriture manuelle. Sa capacité de mémoire me permet aussi de construire et de gérer une véritable banque personnelle de données et d’informations sur les sujets qui me tiennent à cœur. Des travaux faits antérieurement peuvent ainsi être récupérés, enrichis, développés et intégrés, session après session, autour des quelques thèmes centraux qui sont la raison d’être de mes études et mes centres d’intérêt professionnel.

Je suis complet, précis, exact : précision et exactitude sont deux qualités importantes des bonnes communications. Mais la précision et l’exactitude de ma communication sont une fonction directe de la précision avec laquelle j’ai défini mon intention et de la précision et de l’exactitude avec laquelle j’ai collecté mes informations. Dans un examen par exemple, le correcteur s’attend à retrouver les concepts et les éléments de théorie qui ont rapport à la question posée et qui ont été donnés, expliqués et commentés en cours. Le choix de mon vocabulaire et de mes explications doit donc refléter l’apprentissage de ces notions et leur utilisation correcte.

Je sélectionne les éléments de ma communication : une communication de qualité devrait comporter tous les éléments requis, et uniquement les éléments requis. En dire trop ou pas assez, c’est répondre partiellement ou à côté. Les travaux qui ne répondent qu’à une partie de la demande, qui ne traitent que d’une partie du sujet, ou au contraire, les travaux qui pêchent par excès démontrent soit mon incompréhension du problème, soit mon oubli en cours de route des instructions de départ, soit une recherche incomplète des informations pertinentes, soit une sélection insuffisante des informations pertinentes au sujet traité. Poser la question de la pertinence, c’est en partie la résoudre, en ce sens que cette question me conduit à confronter chaque idée ou information à l’énoncé du problème initial et au but poursuivi. Un langage direct, simple mais précis et complet sont les qualités souhaitées de l’écriture scientifique. Ce sont aussi des qualités éminemment appréciées dans le travail d’équipe et à l’occasion des réunions professionnelles.

Je contrôle la qualité de mon travail avant de le remettre : le meilleur moyen de m’assurer de la qualité d’un travail, c’est de le vérifier en cours de route de façon fréquente et une fois produit. Retours réguliers aux instructions initiales pour vérifier si je suis toujours dans la bonne ligne, vérification de la qualité de mes idées en cours d’élaboration (organisation, pertinence, exactitude, précision), vérification finale. La vérification de mon cheminement est une habitude essentielle à développer. Elle ne me demande que peu de temps à exécuter, une fois acquise et automatisée.

Enfin, un aspect non négligeable de la qualité du travail : sa présentation. Après le contenu, l’emballage. Nous sommes tous sensibles à la présentation d’un produit, indépendamment de ses qualités intrinsèques. Un produit bien présenté crée d’emblée un préjugé favorable. Un texte bien imprimé, bien mis en page et bien titré, laisse une impression d’ordre et de soin que n’aura pas le même texte présenté manuscrit, au crayon de plomb, sans marges, sans titrage, avec des ratures, des traces de correcteur et d’autres taches d’origine indéterminée, sur des feuilles arrachées d’un cahier et réunies par leurs coins déchirés et repliés. Sur le plan professionnel, aucun rapport ayant cette allure ne serait admis. Alors autant prendre l’habitude dès la première année universitaire de soigner la présentation de tous ses travaux, petits et grands. C’est à la fois une question de respect de mon interlocuteur, mais aussi du respect de moi-même et de l’importance que j’accorde à mes productions.

Applications aux études universitaires

Applications aux travaux de session

L’art de bien extraire l’essentiel des textes et des exposés, combiné à un bon système de classement de ses notes, est à la base d’une production écrite riche et de qualité. Mes fiches de lecture (une idée importante, une citation, une référence bibliographique, un court résumé, un fait, un graphique) peuvent être regroupées par ensembles et sous-ensembles jusqu’à constituer l’ossature d’un plan logique et satisfaisant. Avec l’ordinateur, le mode plan du traitement de texte me permet de classer toutes les informations pertinentes directement dans un plan de rédaction. La construction du plan évolue ainsi en même temps que les idées viennent et que les nouvelles informations s’intègrent aux premières.

Applications à la présentation d’un exposé

La préparation d’un exposé oral est grosso modo la même que celle d’un exposé écrit. C’est le mode de présentation qui fait la différence. L’auditeur doit pouvoir comprendre la structure de mon exposé en même temps qu’il en écoute les arguments. Il est donc nécessaire que j’indique mon intention et mon plan dès le début, et que je marque bien les articulations de mon exposé en rappelant régulièrement dans quelle partie je suis rendu.

Applications à la passation des examens

La personne qui fait le choix de questions à développement et qui évalue les réponses applique un certain nombre de critères objectifs et subjectifs pour jauger leur qualité. Ces critères sont en général explicites, mais d’autres sont parfois implicites. Dans un tel cas, ma connaissance de la culture universitaire et une bonne perception des attentes du professeur peuvent me servir à guider l’élaboration de ma réponse.

Lors des examens comportant des questions à développement, mes idées ne sortent pas nécessairement dans l’ordre avec lequel il serait souhaitable que je les expose. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux que je partage le travail de composition de ma réponse en trois temps bien distincts. Dans un premier temps, je note les idées en abrégé et comme elles me viennent spontanément, et toutes les informations dont je me rappelle facilement. Dans un deuxième temps, je complète les trous, je classe et j’organise mes idées, et je me fais un plan de réponse (toujours en abrégé). Dans un troisième temps, je passe à la rédaction comme telle, directement au propre et je prends le temps de vérifier avant de remettre mon travail que je n’ai rien oublié et qu’il ne reste plus de fautes de français (en tout cas le moins possible). Cette façon de faire a l’avantage de ne pas contrarier le mouvement naturel de ma mémoire, comme c’est souvent le cas lorsqu’on veut tout de suite rédiger au propre. Elle permet aussi de me rassurer vite quant à ce que je sais et de diminuer mon stress.

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Réalisation de Mimi Cummins.